L'appât
Réfugié depuis deux ans dans une ville de l'Ouest canadien, le narrateur réécoute la voix de sa mère morte, enregistrée seize ans auparavant sur trois bandes magnétiques qu'il a emportées dans ses maigres bagages en quittant la Yougoslavie désintégrée par la guerre. Sa mère raconte sa vie, dont l'histoire tragique se confond avec celle de son pays.
Le récit de cette femme qui, « afin de tirer les choses au clair », comme elle le dit, s'était convertie au judaïsme en 1938, à Zagreb, alors que le pays n'allait pas tarder à être plongé dans la terreur, peut-il devenir un livre ? C'est une des questions que le narrateur discute avec son ami Donald, un écrivain, au gré de leurs rencontres où leurs visions du monde s'affrontent.
Ce roman, bouleversant par le témoignage qu'il apporte et le ton dépouillé, à la fois grave et teinté d'ironie, a obtenu plusieurs prix littéraires.