Mille eaux
Ces chroniques d'une enfance haïtienne dans les années 40, Emile Ollivier les dédie à l'âme tourmentée de sa mère Magdalena Souffrant, aristocrate ruinée, à l'esprit troublé, qui vit seule avec son fils «Milo» né hors mariage. Avec lui, elle est tour à tour possessive et distante : le jour elle disparaît dans de longues errances, la nuit jusqu'à l'aube, elle parle aux fantômes.Le père de l'enfant est un brillant avocat défenseur des droits de l'homme, hédoniste, il se dépêche de vivre, meurt tôt (Milo a neuf ans) laissant à son fils pour seul héritage un stylo Parker et une vocation d'écrivain.Milo vit donc «comme un fil suspendu dans le vide». Il «s'accroche» pourtant, créant ses propres repères avec l'aide d'une aïeule bénéfique. Il s'abandonne à l'éblouissement de la mer caraïbe avec ses coraux, ses algues, ses sept nuances de bleu. Il s'absorbe dans la ville magnifique et déchue, Port-au-Prince, pour laquelle il éprouve une piété filiale, se glisse dans ses interstices, y trouve les nécessaires initiations à l'âge d'homme.