Les Bottes rouges
Le narrateur est correspondant local d'un journal de "l'Est pluvieux". Quand son meilleur ami Basile, magasinier, lui annonce qu'il vient de tromper sa femme, Rose, avec une jeune stagiaire de l'usine, il lui conseille de persévérer dans l'adultère. Mais Basile se sent coupable, car Rose, ayant découvert sa liaison, a sombré dans une profonde dépression. Le roman raconte la longue et héroïque reconquête de Rose par son mari, qui n'ira pas sans drames et sans péripéties. Basile se fait une haute idée de sa mission de magasinier, du bonheur conjugal et de la bière belge. Le narrateur, dès lors, n'a plus qu'une hâte : quitter le village pour s'installer dans une région où il ne se passe vraiment rien. Il pourra enfin se livrer à son occupation favorite, l'épluchage des pommes de terre : "Eplucher des pommes de terre devant une fenêtre ouverte sur la pluie élève l'homme vers les terrasses supérieures de la sérénité [...] Dieu a voulu la pomme et la poire, l'olive et le raisin, l'asperge et le navet, mais Il a voulu encore plus fort la pomme de terre. Et Il y a enfoui beaucoup de lui-même. Qu'on me prouve le contraire". Les lecteurs de Frantz Bartelt retrouveront ici l'univers à la fois noir et hilarant des romans précédents, leur cocasserie, leur lucidité cinglante. Il y a là une mélancolie fraternelle dont la saveur amère persiste après lecture - éclairée de sourires tristes ou de franches rigolades.