Introduction à la mort française
Jean Deichel traverse Paris : de la Grande Bibliothèque au Panthéon, il fait l'expérience de l'abjection nationale. Des flots de sang sortent de la bouche du président de la République lorsqu'il prononce un discours. Dans la Seine, les cadavres refont surface. Le Vél' d'Hiv réapparaît. On inaugure un Musée de la Culpabilité.
Cet immense trou de mémoire semble même régir l'intimité des vies: pourquoi Destine parle-t-elle à côté ? Pourquoi Marianne est-elle prisonnière de la détresse familiale?
Voici qu'on capture Jean Deichel. Il découvre, au milieu des vignes et des forêts de sapins, le mystérieux Institut de la Villa Blanche. Là, entourés d'infirmiers, les écrivains français sombrent tranquillement dans la servitude. On raconte que c'est à la Villa Blanche que se fabrique l'ensemble des phrases publiées en France. On raconte aussi qu'une certaine Madame D. - obsédée par la torture - règne sur ce troupeau; et qu'elle orchestre la nuit de curieuses séances.
Comment sortir de la Villa Blanche? Est-ce possible? Quelles phrases échappent à la mort française? Le livre qu'écrit Jean Deichel coïncide avec son plan d'évasion. Il raconte comment il est possible de retourner l'opération dont on est l'objet - c'est-à-dire comment être libre.
Tandis que le pays s'enferme dans sa névrose historique, tandis que les Français se métamorphosent en caniches, Jean Deichel découvre un trésor : la jouissance du temps.