Istanbul: Souvenirs d'une ville
Vaste roman et vaste fresque, Istanbul constitue avant tout l’éducation sentimentale d’un écrivain dans une ville.
Oran Pamuk y retrace sa vie intime dans une grande famille bourgeoise de la ville, où l’on se veut laïque et progressiste. À travers son récit de la décomposition progressive de cette famille, qui va perdre à la fois son mode de vie traditionnel et son statut social, c’est la société stambouliote, et au-delà la société turque des années 1950-1960, qu’il décrit. C’est aussi la ville de cette époque, encore très proche, dans sa forme, de ce qu’elle était à l’époque de l’Empire ottoman.
Ce monde en train de basculer revit à travers de superbes descriptions de lieux, de personnages, d’anecdotes et d’instants, relatés avec vivacité et souvent humour. Le récit s’appuie également sur des analyses historiques et politiques incidentes, des témoignages de voyageurs occidentaux d’autrefois, et sur plusieurs centaines de documents présentés in texte : photographies extraites de l’album familial de l’auteur, clichés pris par des photographes turcs et occidentaux, reproductions de dessins et de peintures…
Au terme d’une recherche littéraire très aboutie, Oran Pamuk est parvenu à enserrer dans ces pages l’essence même de la ville et l’âme de ses habitants.