Dans le dos noir du temps
« En fait, on ne peut rien imposer à un écrivain de fiction, et il n'a même pas à demander la permission pour introduire dans ladite fiction toute personne ou tout épisode réel de sa connaissance, et s'il décide de le faire, rien ni personne ne pourra l'en empêcher. Nous ne sommes pas gens de confiance et il y a parmi nous des êtres sans foi ni loi, je ne crois pas en faire partie. J'éprouvais de l'amitié pour le professeur et je n'allais pas m'opposer exprès à ses désirs. Je tentai de le convaincre, pour ma convenance et ma commodité personnelles plus que pour autre chose. Le professeur d' Un coeur si blanc était comme il était, et de plus il m'aurait fallu dactylographier de nouveau le chapitre entier avec son nouveau nom, j'aime les ratures mais je les déteste dans la version finale et je ne possède ni n'utilise d'ordinateur. La barbe. » Après la publication de son Roman d'Oxford , Javier Marías nous fait partager ses impressions d'écrivain et nous livre une brillante réflexion sur la postérité et l'oubli, la fiction et la réalité.
Un roman sur le roman.