Les douze contes de minuit
Ce recueil de douze nouvelles clôt – provisoirement ? – le cycle de Cyrtha, cette ville imaginaire d’Algérie qui ressemble beaucoup à la bien réelle Annaba (l’ancienne Bône), qui sert de cadre aux trois livres précédents de Salim Bachi.
Plus que de véritables nouvelles, il s’agit plutôt de fragments de récits inspirés d’une réalité tragique : celle de l’Algérie contemporaine, de la guerre d’indépendance à nos jours. La mort y est toujours présente, les personnages souvent victimes et bourreaux à la fois. Dans cette Algérie contemporaine en proie à l’anarchie, un noir désenchantement atteint toutes les classes sociales. Il y ceux qui s’engagent comme soldats, ceux qui errent dans leurs contradictions, ceux qui ne peuvent plus être fidèles à leurs idéaux de jeunesse… Ce sont ces hommes perdus que Salim Bachi excelle à dépeindre.
Entre lyrisme violent et sarcastique et description quasi somnambulique, Les douze contes de minuit dépeignent une Algérie pays de fantasmes, sorte de no man’s land proche de l’enfer.