Ferme les yeux
Anne, la femme du narrateur, Jean Latran, éditeur proche de la cinquantaine, vient de se suicider. Artiste peintre, elle « signait » ses tableaux de manière énigmatique : deux mystérieuses taches blanches.
Tandis qu’il s’interroge sur celle auprès de qui il a longtemps vécu et qui demeure au fond une inconnue, il est harcelé par la sonnerie incessante du portable de la disparue. Excédé, il tente de retrouver cette inconnue qui multiplie les appels sans laisser de message. Lorsqu’il parvient à la rencontrer, il est frappée par la ressemblance qui existe entre elle et la défunte. Très vite, il découvre qu’il s’agit de Marie, la sœur jumelle, et aveugle, d’Anne, dont il ignorait jusqu’à l’existence. Ce regard vide explique-t-il les taches blanches ?
Petit à petit, une hypothèse monstrueuse va prendre corps dans l’esprit de l’éditeur : et si Marie, l’infirme, était une redoutable manipulatrice qui, après avoir provoqué le suicide de sa sœur, allait faire de lui sa prochaine victime ?
C’est en habile praticien des méandres de l’esprit humain que François Gantheret maîtrise ce récit tout en délicatesse d’une tragédie meurtrière.