Le cœur cousu
Soledad, la narratrice, ou plutôt la conteuse, relate l’histoire de sa mère, Frasquita, qui est née en Espagne à la fin du XIX ème siècle dans un petit village, Santavela. Elle raconte un milieu pauvre où superstitions, rumeurs et religion font bon ménage. Frasquita a hérité de dons de guérisseuse : elle connaît les formules qui calment la douleur, cicatrisent les plaies. Un peu sorcière aussi, elle possède également un talent magique, qui donne l’apparence de la vie à tout ce qu’elle coud : ainsi cet éventail reproduisant la diaprure des ailes d'un papillon, qui finira par s’envoler, ou ce cœur de soie qu’elle a caché sous les vêtements de la statue de la Madone, que la population croit être un cœur authentique, miraculeusement palpitant… Et chacun de ses six enfants possède, lui aussi, un don surnaturel.
Un destin à la fois implacable et joueur va entraîner Frasquita et ses enfants dans d’étonnantes aventures qui, de rebondissement en rebondissement, les conduiront, après une étonnante traversée d’une Andalousie en proie aux révoltes paysannes, jusqu’en Algérie.
Ce qui pourrait être simple chronique familiale devient, sous la plume ensoleillée de Carole Martinez, un conte entre quotidien et merveilleux, tout imprégné de la poésie de ce « réalisme magique ».