L'ange au gilet rouge

Ce recueil de nouvelles a paru précédemment chez Syros en 1990. On y découvre un Pierre Autin-Grenier très différent de l’écrivain que l’on connaît aujourd’hui.
Ici, l’inspiration fantastique prédomine. Comme dans « Un cri », où, par une nuit glaciale éclairée par une inquiétante lune rouge, les habitants d’une ferme partent dans les bois pour découvrir l’origine d’une étrange plainte qui monte du côté des collines. Plus ils s’approchent, et plus le cri devient grognement, ricanement, jusqu’à la révélation finale, véritable vision d’apocalypse… Ou dans « La baraque bleue sur la colline », cette maison immense, isolée, maintenant inhabitée, où des générations de femmes se sont succédées. Un beau jour surviennent des déménageurs. À leur grande stupéfaction, ils découvrent que les pièces se multiplient à chaque étage, devenant de plus en plus petites, jusqu’à se transformer en une multitude de greniers, eux-mêmes remplis d’une infinité de boîtes contenant chacune un cadavre de chat. La pièce la plus étroite de la maison, sous l’angle aigu du faîtage, ne contient rien d’autre qu’une immense statue, qui n’a pu passer par aucune ouverture. Pris de panique, les déménageurs s’enfuient, abandonnant leur camion que l’on peut toujours voir rouiller devant la baraque bleue, de plus en plus délabrée…
L’ange au gilet rouge, ouvrage important dans l’œuvre de Pierre Autin-Grenier, était depuis longtemps indisponible.