Les petites bottes vertes
Depuis toujours attaché à son indépendance totale, Gérard Manset a été l’un des premiers auteurs-compositeurs-interprètes français à faire le choix de l’autoproduction. Ce qu’il réalise dès 1968 avec son premier 45 tours, Animal on est mal, qui permettra de repérer ce nouveau talent. Succès relatif, mais suffisant pour lui permettre de sortir, quelques mois plus tard, un premier album sous le même titre et surtout, en 1970, La Mort d’Orion, premier album concept français. Suivra en 1972 l’album Manset (plus connu sous les appellations Long long chemin ou Album blanc), qui installera définitivement le « mythe Manset ». C’est aussi l’époque où son studio personnel – il est l’un des rares chanteurs français à disposer d’un tel équipement – accueille d’autres vedettes du moment, comme William Sheller ou le groupe Ange…
Roman d’autofiction, Les petites bottes vertes raconte l’aventure de ce studio, depuis sa création avec un ami et associé, Malik, jusqu’à son apogée. À travers l’histoire d’un lieu et d’une entreprise, c’est aussi tout le petit monde passionnant et attachant de la pop française d’avant-garde des années 1960-1970 qui revit dans ces pages.
Un livre très structuré, dense, plein de souffle et de lyrisme – ponctué de ces belles envolées poétiques un peu « planantes » qui sont la marque de fabrique de Gérard Manset.