Maisons et Royaumes
«… elle était tout, passionnément, terriblement TOUT. Elle était la mer, l’infini de la mer dans le soleil et sous la pluie, elle était les brisants et leur colère dévorante, elle était l’aboiement des chiens perdus et le rugissement des fauves, elle était la terre qui dort et s'éveille et l’eau et le sable, les cailloux bleus de la route, son enroulement quand elle tourne et derrière l’enroulement ce n’est plus tout à fait la même route ni le même monde, des maisons sont apparues, des arbres sont nés qu’on ne connaissait pas, elle était ces arbres, groupés, seuls, elle était tous les arbres et leurs branches longues cherchant en vain à retenir le ciel qui glisse, elle était l’herbe et la brise et la musique de la brise, elle était la tige bordeaux de la canne à sucre qu’elle observait de son trou dans la haie, l’enfant s’embusquait là, des heures seule dans ce trou je me rappelle...»
Un ensemble de récits où l’auteur tantôt se penche sur son passé, confiant émerveillements et blessures d’enfance (la maladie d’un père adoré, les maisons disparues et la nécessité du départ), tantôt évoque d'autres moments de sa vie loin de l’île natale – cette «île là-bas» dont la lumière a irrigué toute son œuvre littéraire –, ou élabore, en lien étroit avec ce même terreau intime, de brefs récits où se côtoient émotion, fantastique et humour.