Les Chiffonniers de Paris
L'âge d'or du chiffonnage à Paris, c'est la monarchie de Juillet et le Second Empire. Dans ces années 1820, on lit, on écrit de plus en plus, la presse et la librairie produisent sans relâche, et le papier manque. Le chiffon devient une matière précieuse avant l'invention de la cellulose du bois.
Créature de la nuit, le chiffonnier est abondamment représenté dans les caricatures de Daumier, Gavarni ou Traviès, avec sa hotte au dos, son crochet à la main et sa lanterne. On le croise dans la poésie de Hugo, Gautier, Baudelaire et dans les romans réalistes d'Eugène Sue ou Champfleury. Le chiffonnier, on l'a compris, est l'alter ego de l'écrivain, l'un n'existerait pas sans l'autre.
Dans ce livre très richement illustré, il est question de littérature, mais aussi d'images, car celles du chiffonnier sont innombrables, et peu de passagers du siècle ont été portraiturés autant que lui, ou encore d'économie, de société, de politique, dans une histoire culturelle intégrée du moment du chiffon.