Le voyage du canapé-lit
Une méchante grand-mère, après avoir empoisonné l'existence de sa fille unique, se décide enfin à lâcher la rampe en laissant comme principal héritage un canapé-lit d'une laideur abominable et sans la moindre valeur marchande. Mystère de la piété filiale : la fille se fait un devoir de transporter le meuble dans la maison familiale du Cantal. Elle charge ses deux fils, Pierre et Bernard, d'accomplir cette pieuse mission. Pierre nous livre le récit de cette expédition, effectuée dans une camionnette de location en compagnie de Bernard et de son épouse Martine.
C'est toute l'histoire de la famille qui est racontée à travers celle du canapé, mais aussi celle de la relation très forte et conflictuelle entre les deux frères, Pierre et Bernard. Leurs souvenirs fusent, échangés par les frères dans une joute arbitrée par Martine, accompagnant la descente du canapé le long de la carte de France selon l'itinéraire que suivait rituellement la voiture familiale lors des vacances d'autrefois. Il est aussi beaucoup question de littérature, de la vie éditoriale. L'épopée picaresque se termine avec l'arrivée du vieux canapé à Lussaud (le village qui formait le cadre de Pays perdu et de La première pierre). Le convoyage, sous la plume de l'écrivain, aura pris des allures de folle épopée. Un récit hilarant, parfois féroce dans la description des névroses familiales, plein de tendresse bourrue, de hargne réjouissante, d'érudition goguenarde.