57, rue de Babylone Paris 7ᵉ
Au 57 rue de Babylone, dans le septième arrondissement de Paris, se trouvait naguère une singulière pension de famille, le « Home Pasteur ». Ce livre nous raconte l'histoire de cet établissement, de ses habitants, de la famille qui le gérait. Tout commence dans les années soixante-dix, lorsque Alix de Saint-André débarque à Paris, venue de son Anjou natal, et fait la connaissance au lycée Victor Duruy d'une fille qui va devenir son amie. Pia est vêtue comme une impeccable bourgeoise catholique, mais en réalité sa famille, qui tient le « Home Pasteur », est tout sauf conventionnelle. Pia rêve d'ordre et de classicisme, tandis qu'Alix, dont le père dirigeait le Cadre Noir de Saumur, est avide de nouveauté et de fantaisie. La pension de la rue de Babylone est une ruche farfelue, et le récit des aventures qu'elle a abritées donnera l'occasion, bien des années plus tard, à la romancière d'exercer sa verve, au fil d'une succession de chapitres trépidants - depuis le temps de l'Occupation, alors que le Home Pasteur était tenu par la grand-mère de Pia, jusqu'à sa fermeture, en passant par les années sexe et rock'n'roll. Des personnages hauts en couleurs fréquentent l'endroit. Le père de Pia, Samuel, hyper-mnésique, hypercultivé et un peu coureur, a monté une petite maison d'édition qui vivote en produisant des disques pour un public d'élite, tandis que sa femme, Cocotte, mamma d'origine italienne, généreuse et toute puissante, nourrit toute la famille avec sa soeur Monica. Bien d'autres personnages apparaissent dans ce tableau vivant où l'on voit passer l'ombre du mari de Sagan et celle de Paul Gégauff, scénariste de Chabrol assassiné par sa femme une nuit de Noël. Et les pensionnaires du « Home Pasteur » ne sont pas en reste dans le registre de l'extravagance... Un récit tendre et gouailleur, mené tambour battant par une Alix de Saint-André au meilleur de sa forme.