Ma mère, cette inconnue
Netka n'a jamais voulu s'épancher sur son passé. Elle a pourtant connu un destin exceptionnel, que raconte son fils, Philippe Labro, après avoir enquêté, fouillé les archives et remonté les traces de ses ancêtres jusqu'en Pologne.
Née en Allemagne d'une liaison entre une jeune professeure de français et un riche comte polonais marié, Nekta est déclarée « de père inconnu ». Envoyée comme pensionnaire en Suisse puis en France, elle doit surmonter le mépris qui s'abat sur elle, une « bâtarde » abandonnée par ses deux parents. Adulte, elle devient fonctionnaire dans un ministère et rédige des critiques dramatiques, passionnée de théâtre. Netka tombe amoureuse d'un homme de quarante ans avec lequel elle ne tarde pas à se marier et à avoir quatre garçons. Pour avoir caché de nombreux juifs pendant la guerre, elle et son mari seront faits « Justes parmi les Nations », ce à quoi elle répondra simplement : « Ce n'était pas très difficile ce qu'on a fait, on les aimait. » Le portrait de Netka se termine à Nice, face à la mer, là où la vieille dame avait choisi de vivre après la mort de son époux et où l'auteur lui rendait fréquemment visite jusqu'à sa disparition.