La dernière fois que j'ai rencontré Dieu
« Autant vous prévenir tout de suite : ceci n'est pas un ouvrage de théologie. Si c'est ce que vous attendez, débarrassez-vous en sans tarder. J'ai un grand respect pour elle mais, à haute dose, il me semble qu'elle peut tuer la foi. Or, mon sujet, c'est précisément la foi. La foi du charbonnier, celle qui vous donne un sourire stupide du lever au coucher, celle qui vous porte vers les autres, les fleurs, les enfants, les bêtes, celle qui ne s'apprend pas dans les livres. La foi qui est le petit nom de Dieu. Je récuse l'idée qu'à des questions simples, il faille des réponses compliquées. L'existence de Dieu ne se prouve pas, elle ne se prouvera jamais. Elle se sent. Il y a plusieurs années, dans un livre consacré à ma mère (Dieu, ma mère et moi), j'avais parlé de mon rapport à Dieu mais la pudeur m'avait retenu ; j'avais peur du ridicule. L'âge venant, elle ne filtre plus rien, on voit même à travers et il m'est devenu aisé de dire la vérité crue. La voici. J'ai écrit les pages qui suivent pour vous raconter le roman vrai de mon Dieu tout en partageant avec vous les moments où je l'ai rencontré. J'ai aussi écrit ces pages pour vous convaincre des bienfaits de la réconciliation entre le cosmos et soi, qu'on appelle le panthéisme. Il est temps d'en mettre dans toutes religions. Il les apaisera, les embellira. »