Chroniques d'une station-service
Je me dis que si la station-service explosait par accident, si je mourais sur mon lieu de travail et qu'un archéologue découvrait, dans cent ans, sur Les ruines de son chantier, les morceaux de mon squelette d'athlète, mon crâne atypique, ma gourmette en or, à moitié calcinée, agrégée de pétrole et d'acier, il me déclarerait trésor national et je serais exposé au musée des Arts premiers. Pour tromper l'ennui de son héros pompiste, Alexandre Labruffe multiplie les intrigues minimalistes, les fausses pistes accidentelles et les quiproquos érotiques. Comme s'il lui fallait sonder l'épicentre de la banalité contemporaine - un commerce en panne de sens, sinon d'essence - avant d'en extraire les matières premières d'une imagination déjantée.