Portnoy et son complexe
Entre les grands idéaux humanitaires qui l’animent et les obsessions inavouables qui le hantent, Alex Portnoy, trente-trois ans, est la proie d’un insoluble conflit. Élevé dans le quartier israélite de Newark, par des parents abusifs, démesurément attachés aux principes de la tradition juive-américaine, ligoté par des tabous et des interdits, submergé de conseils et d’exhortations, il est écrasé par une culpabilité d’autant plus angoissante que la sexualité et ses déviations les plus extrêmes ne cessent de l’obnubiler.
Brillant étudiant, puis fonctionnaire en vue, il n’en reste pas moins un «bubala», un bébé, aux yeux de ses parents qui lui reprochent amèrement son indépendance, sa froideur apparente et surtout son refus de fonder un foyer et d’assurer la descendance.
Avec tendresse et ironie, Benjamin Lavernhe incarne Portnoy, héros d’un roman à la fois féroce et désopilant, où la tendresse alterne avec le cynisme, et l’humour avec le pathétique.