Le train d'Erlingen ou La métamorphose de Dieu
Héritière d'un puissant empire industriel, Ute Von Ebert vit à Erlingen, une bourgade cossue du sud de l'Allemagne. Sa fille Hannah, vingt-six ans, habite à Londres. Dans des lettres au ton très libre et souvent sarcastique, Ute lui raconte la vie dans Erlingen tombée sous la coupe d'un ennemi fanatique : ceux qu'elle appelle « les Serviteurs » ont imposé comme loi unique la soumission à leur dieu. Fébriles, les habitants d'Erlingen espèrent l'arrivée d'un train par lequel fuir la ville assiégée. Mais le train du salut ne vient pas. Et si cette histoire était le fruit d'un esprit fantasque et inquiet, qui observe les ravages de la propagation d'une foi sectaire dans les démocraties fatiguées ? Comme dans 2084, Boualem Sansal décrit la mainmise de l'extrémisme religieux sur les zones fragiles de nos sociétés, favorisée par la lâcheté ou l'aveuglement des dirigeants.