Altérités
Comment empêcher que la présence, en s’instaurant, s’installe ? Qu’elle s’enlise de ce qu’elle se réalise et s’abîme dans la durée ? Les Amants en sont menacés.
Je proposerai de penser cet « être près » de la présence, non pas dans les termes de l’« être », donc de la détermination ; mais dans les termes de l’entre laissant passer indéfiniment l’intime entre des sujets respectant leur altérité.
De sorte que la présence ne sombre pas dans la fatalité de l’être-là qui, s’étalant dans son « là », se désactive et désapparaît. N’est-ce pas ce qui d’abord importe pour vivre à deux, se tenant « hors de soi », et véritablement ex-ister ?
Or n’en va-t-il pas de même touchant l’altérité qu’on dit culturelle ?
Une mission aux confins du Vietnam – des flancs de Sapa aux bras du Mékong – m’a conduit à reconsidérer du plus loin ce qui nous occupe aujourd’hui de si près ; ainsi qu’à sonder, dans le sort de minorités brutalement exposées à la mondialisation, la décultura-tion planétaire qui menace.
Ou comment articuler dans les termes à la fois de l’entre et de l’autre ce qui paraît s’opposer : le local et le global, la connivence et la connaissance, l’entretien du Divers et la promotion d’un universel, mais qui ne soit pas universaliste ?
F. J.