La mère noire
Figures de proue de la Série Noire et du polar français, graphomanes talentueux, Jean-Bernard Pouy et Marc Villard sont également des adeptes de l'expérimentation littéraire. Entre 2005 et 2010 ils ont entamé chez Rivages un dialogue littéraire donnant naissance à plusieurs textes à quatre mains. Avec La mère noire, ils reforment pour la Série Noire leur duo et signent un polar intense, d'une efficacité remarquable, riche des échanges et jeux de langue qui les caractérisent.
Pouy a imaginé l'histoire d'un père qui élève seul sa fille de 12 ans, petite soeur de la Zazie de Queneau. La mère « elle s 'est barrée pour voir le monde avant de devenir une vieille chaussette ». C'est en tout cas ce que raconte Papinou à sa petite Clotilde, qui le raconte à ses copines de classe. Pendant leurs vacances en Bretagne, Cloclo et son père se trouvent embarqués dans une manifestation qui dégénère et la fillette est gravement blessée au visage par un tir de flashball...
Villard quant à lui, s'est attelé à l'histoire de la mère, Véro. Les raisons de son départ, sa vie loin de sa famille mais aussi loin des rives du Gange ou des plages du Golfe d'Arabie où sa fille la croit... Dans un style plus rigoureux et précis que celui de son comparse, qui s'amuse du flot incessant de pensées et de paroles de l'adolescente ou des questionnements sans réponse du père, Villard explore la psychologie d'une femme qui a tout quitté pour se trouver, pour ne pas se laisser dévorer par sa vie. Ensemble, ils racontent une histoire faites de mensonges.