Les orages
Les orages s'ouvrent par une première histoire intitulée « Souvenir de la lumière ». Elle raconte comment un père voit son très jeune fils, échapper de justesse à la mort alors que les médecins le croyaient condamné. Tandis que l'enfant bascule, le temps et l'espace se dilatent, jusqu'à ce que la fin miraculeuse de la fièvre ouvre une brèche où la vie s'engouffre d'un coup. Il en ira ainsi des douze autres histoires de ce livre. En forme d'orages qui passent. De tourmentes après lesquelles reviennent le calme, le soleil, la lumière. Heures de vérité. Moments où un être vacille. Où d'un coup il est à nu. Ce sont parfois d'infimes évènements, presque invisibles du dehors. Épiphanies, volte-face, bouleversements intérieurs : l'action ici se passe tout entière dans le secret de solitudes. Perte de mémoire d'un grand-père, racontée dans deux textes bouleversants. Retour sur les lieux de des rendez-vous secrets de deux amants. Adieux à un appartement et à tout ce qu'il enferme de souvenir. Tournant dans la vie d'une femme. Changements d'humeur d'un couple. Récits qui simplement regardent les autres et les écoutent : parler, s'aimer, jouir, renaître, imaginer leur mort. On retrouve dans Les orages tout ce qui nous rend les livres de Sylvain Prudhomme si proches, vrais et précieux. La beauté de son écriture. L'incandescence des relations amoureuses. Les moments contemplatifs. L'attention aux autres et à la souffrance. L'énergie et la drôlerie des dialogues.