Coda
Coda est le second volume d'essai autobiographique de Jacques Drillon. Il fait suite à Cadence, paru en 2018, où l'auteur étrillait sa famille en racontant ses années de formation. Le voici étrillant ses contemporains, cantatrices et compositeurs, littérateurs et journalistes - il raconte avec drôlerie souvent, ironie féroce parfois, les décennies triomphantes du Nouvel observateur. Jacques Drillon en a après la vanité et la petitesse, allant volontiers contre le goût commun. Il loue les plus misanthropes : Philippe Muray et Céline, que nous lisons avec lui, Berl, Mallarmé, Nerval, Baudelaire. Avec brio et tendresse, il est question de littérature, de langue française, de musique : Mozart, Bach, John Cage, Dusapin, Stockhausen, Satie, Boulez. La liste est longue puisque l'auteur, d'une curiosité minutieuse et insatiable, a la passion des listes - relevons celle des meilleurs moments où fumer. Listes et langue conduisent d'ailleurs à cette liste suprême que sont les dictionnaires : Littré, Larousse, Robert, Gaffiot. Cette promenade fermement conduite s'achève sur Godard et Truffaut. En annexe, Jacques Drillon nous livre sa propre chronologie, ce qui donne à ce livre éblouissant l'air d'un inventaire avant fermeture, la tonalité d'un grand finale.