Philosophes taoïstes: Lao zi, Zhuang zi, Lie zi (1)
La légende rapporte qu’au retour d’une rencontre avec Lao zi, Confucius le décrivit à ses disciples comme aussi insaisissable qu’un dragon, « chevauchant les vents et les nuées ». On pourrait en dire autant du dao, « la voie » : l’impossibilité à l’appréhender est le gage de sa toute-puissance. Si Confucius employait déjà ce terme, c’est avec Lao zi, Zhuang zi et Lie zi (autrement dit : Lao tseu, Tchouang tseu et Lie tseu) que le dao prend une signification beaucoup plus large pour devenir à la fois un principe et un moteur. Avec eux naît « l’école du dao ». La primauté doctrinale de leurs trois textes ne s’est jamais démentie jusqu’à nos jours. Tandis que le Lao zi peut presque être considéré comme un traité prescriptif, le Zhuang zi propose une œuvre riche en couleurs et en figures fantasques, et le Lie zi un ensemble de récits où le merveilleux côtoie le quotidien. L’influence de ces trois œuvres est immense, y compris en Occident.
Cette nouvelle édition, qui propose des traductions nouvelles ou récentes, se compose de la première version connue à ce jour du Lao zi — elle était jusqu’à présent inédite en français — et de sa version canonique, de la version classique du Zhuang zi en trente-trois chapitres, et du Lie zi intégral en huit chapitres. Ce volume forme désormais un diptyque avec le Huainan zi (tome II des Philosophes taoïstes dans la Pléiade), établi selon les mêmes principes en 2003.