Le Voyage à Rome
Mario de Sio a vingt ans. Ses parents se sont séparés dans son enfance : le père, agent immobilier, est resté à Rome et la mère l'a emmené à Paris, où elle est morte. Elevé par un oncle, il n'a donc presque pas connu son père qu'il va revoir à Rome. Mario se dit poète, mais n'a écrit aucun poème. Il s'identifie à Apollinaire dont la vie a de nombreux points communs avec la sienne et qui lui paraît avoir déjà créé l'oeuvre à laquelle lui-même aspire. Dès qu'il retrouve le décor de son enfance, Mario voit ressurgir, de façon hallucinante, le fantôme maternel. Et une scène sexuelle, traumatique, va se reconstituer devant ses yeux. Guidé, dans ses recherches, par une fillette de treize ans et la mère de celle-ci, troublé par l'intervention de la maîtresse de son père, le jeune narrateur se voit, malgré lui, acculé à une véritable mise en scène de l'inceste. Avec la voix d'un garçon de vingt ans, une voix à la fois parfaitement innocente et provocante, Moravia, retrouvant ici l'inspiration exceptionnelle d'Agostino, décrit la vie intérieure et sexuelle du jeune homme qu'il aurait pu-être. Et, à travers cet élégant hommage à Guillaume Apollinaire, le romancier rappelle que la France est sa seconde terre natale.