Gainsbourg sans filtre
Avril 1994. Lettre aux représentants de Flammarion : " En 1991, j'ai signé un contrat chez Flammarion portant sur l'écriture d'un livre de 400 pages. Une biographie de Serge Gainsbourg. Ses chansons m'accompagnent depuis l'enfance. Sa popularité m'assurait des lecteurs. Jacques Wolfsohn, le meilleur ami de Serge Gainsbourg, m'a immédiatement avertie : "Il n'y a rien à raconter." Rien. Je n'ai pas rapporté ces propos à Flammarion. Tant de bruit pour rien ? J'ai fait comme si de rien n'était. Durant trois ans, j'ai visité sa maison, exploré sa bibliothèque, bu son champagne favori en compagnie de ses amis, consulté ses archives de famille, ausculté son oeuvre, pisté ses ex-fiancées. A force de promiscuité, je ne pouvais plus saquer ce "mauvais" sujet. J'ai réécouté ses chansons. Peu à peu, la fumée s'est dissipée. Serge Gainsbourg n'existe pas. C'est une apparition. Un reflet de la société française. Un homme attachant nommé Lucien Ginzburg lui a fait don de son corps. Il en est mort. "