Eloge de l'amour au temps du sida
Le sida ne s'attaque pas seulement aux corps. Alibi du nouvel ordre moral politiquement correct, si l'on n'y prend garde il nous aura bientôt interdits de jouissance. Parce que l'amour n'est ni une technique ni une maladie, et pour que nous ne nous laissions plus empoisonner par la peur, cet Eloge rappelle que l'homme et la femme se définissent par le désir. Incurables amoureux, nous vivons de sensualité, certains l'érigent même en rituel des caresses, en art du frisson. Le mal moderne, lui, n'exige que quelques règles d'hygiène assez simples. En contrepoint des aventures amoureuses d'une audacieuse héroïne, nouvelle Célimène, on lira ici les réflexions passionnées et lucides d'une femme de quarante ans qui refuse la tiédeur de l'époque et prêche avec vigueur le vertige, la démesure et tous les débordements. Qui s'insurge à l'idée que les jeunes soient considérés comme des analphabètes sexuels et désormais tenus pour un groupe à risques. " Je t'aime sexuellement, c'est-à-dire de toute mon âme ", disait Boris Vian. Les corps comblés ont toujours rendu l'âme meilleure.