Pour saluer Stevenson
Giono, en son temps, avait salué Melville. Michel Le Bris, à son tour, salue Stevenson, en nous invitant à le suivre par les chemins du monde. Voyages réels ou imaginés, les romans de Stevenson ont bercé plus d'une enfance, éveillé bien des vocations. De l'île au trésor à Docteur Jekyll et mister Hyde tout, dans cette oeuvre qui fascina tant Henry James et Jorge Luis Borges est admirable et infiniment troublant. Au sortir de ce nouveau livre on se dit qu'elle reste pourtant à découvrir...
Voici donc Michel Le Bris à l'auberge de l'amiral Benbow, fouillant dans le coffre de Billy Bones - où, parmi les souvenirs et les pistolets du pirate, il dénichera bien des pépites. Au lecteur de prendre la suite et de s'emparer des clés du précieux coffre ! Une carte l'y attend, sentant fort le goudron et le tabac moisi, qui sera celle de son Ile au trésor. Cette entreprise réussit quelque chose de tout simplement extraordinaire : rien moins que le pari de ressusciter Stevenson. Non pas comme on exhibe une relique, mais en restituant pour les temps présents la radicalité de ses enjeux. Le Times Literary Supplement ne s'y est pas trompé : "Cent ans après sa mort, il se pourrait que Stevenson ait enfin trouvé son grand critique."
Après sa monumentale biographie, voici, en forme cette fois de libres vagabondages, l'hommage rendu par Le Bris au maître incontesté de la littérature voyageuse.