Quelques branches vivantes : Poésie
Les deux recueils d'Ariane Dreyfus que nous publions conjointement marquent une étape importante dans une oeuvre qui rencontre un écho de plus en plus large, tant auprès du public que de la critique. Organisés, pour l'un autour du corps délivré des danseuses (Quelques branches vivantes), pour l'autre autour d'un difficile dialogue amoureux (Les compagnies silencieuses), ils confirment l'éclosion dans la langue française d'une écriture à la fois impudique et juste, sensuelle et retenue, telle qu'on en trouve peu d'exemples dans notre histoire poétique. Cette écriture qui sait dire le désir et les déchirures du corps témoigne pourtant d'une grande maîtrise prosodique. Et sa rigueur formelle n'en souligne que mieux l'élan fondateur, le désordre où elle s'abîme et dont elle reconstitue d'un livre à l'autre les métaphores parfaites. Poésie pour une fois de femme (plutôt que féminine) : dans le détour des livres, les pages de la vie.