Rasta solitude

Dans un complexe touristique au Kenya, une mystérieuse présence s'empare de l'esprit d'un vacancier pour former une entité qui s'agglomère avec d'autres hommes et d'autres femmes jusqu'à recréer les forces vives d'un vaisseau extraterrestre échoué sur les côtes africaines... Lorsqu'un jeune architecte arrive à Heraklion pour vendre son projet à des promoteurs (une cellule autonome susceptible d'être installée dans n'importe quel paysage), les héros mythologiques endormis, déjà irrités par le tourisme de masse qui ravage la Crète, se révoltent... Tandis que la terreur informatique règne sur les cinq continents, un nain artificiel et une adolescente à peine humaine vivent des amours bizarres sur les pentes du lac Baïkal... En onze nouvelles écrites pour la plupart à l'hôtel, au cours de voyages, et puisant leur inspiration dans l'exotisme du lieu, Philippe Curval s'interroge, comme il l'indique dans sa préface, sur "la solitude de l'étranger en terre étrangère qui impose une remise en question des certitudes, l'adaptation à des coutumes différentes, à de singulières données sociologiques, politiques et culturelles". Ici, c'est l'homme qui est au choix un "extraterrestre", une "personne déplacée" un "rastaquouère" et la réalité qui, à force d'être éprouvée comme décalée, prend naturellement les couleurs de la science-fiction ou du fantastique.