Violette Nozières : La fille aux poisons
Pas de demi-mesure. On maudit Violette Nozières ou on l'adore. Il faut se prononcer là-dessus, donner son sentiment, quitter les sentiers battus de la morale pour définir d'autres critères, comprendre ou condamner, se rattraper à quelques convictions, respecter le geste destructeur de l'ange vengeur ou lyncher l'immonde empoisonneuse. Le poison intrigue aussi. Du venin dans les veines de Violette, l'elixir de mort dans le verre de son géniteur. Un trépas convulsif, un passage vers l'au-delà envapé dans des délires obscènes. Le cadavre du père retrouvé à poil baignant dans le sang et la lie de son corps. La mère enveloppée dans ses voiles de veuve noire, prête à mordre sa propre chair, à faire couper la tête de sa fille pour qu'elle se taise à jamais. Cette biographie romanesque donne la parole à Violette Nozières, gamine blessée au destin d'exception, prostituée du Quartier latin et égérie surréaliste à la personnalité troublante, à la fois meurtrière et victime, dans le Paris décadent et chaotique des années folles.