Petit Camp suivi de Crucifiction
" Au seuil de ce livre si surprenant, si inouï, si jamais vu, si jamais lu, je devrais, pour rendre un peu de ma surprise et de ma jubilation, écrire à l'envers ou en lettres de sang et d'un mètre de haut, ou encore y aller d'un croquis à sa manière, énigmatique et dérisoire dans sa cavalière simplicité. Voici la description d'une " communauté " appelée à former, en rase campagne, une " Nouvelle Leipzig ". Mais qui sont ces Garagistes et cet Obsédé qui la fondent ? Quels sont ces épouses, ces espions aux masques de corbeau, ces gardiens, ces naïades, ces anges, ces cafards, ces " abeilles en short ", qui les entourent ? Quels sont cette bibliothèque végétale, ces clepsydres, ces baraquements ? Quelle est la raison d'être de tout cela ? Avec la logique implacable et tranquille du rêve et un doigt de sinistre esprit bureaucratique genre SS à Auschwitz, voici le monde vu dans un prisme ou un miroir anamorphique, la tête en bas, par le petit bout d'une lorgnette ou le gros bout d'un télescope ou le cul d'une (petite) bouteille : le cauchemar est en effet ici souvent miniaturisé.
L'impression la plus forte, dans ce grand texte, reste qu'il semble surgi de nulle part, comme un formidable OVNI littéraire. " Dominique Noguez (extraits de la préface).
Pour mieux connaître les œuvres de Pierre Mérot précédant le succès de Mammifères (Flammarion, 2003), voici réédités Crucifiction (1991), et Petit camp (2001). Mérot n'a pas attendu ses quarante ans pour atteindre des sommets littéraires.