Un si joli monde
En devenant le chroniqueur mondain du Journal, Pierre Bonnard ne pensait pas susciter de la haine. Pourquoi fallait-il que ses premiers pas dans le " monde " soient salués par une lettre anonyme virulente adressée à son magazine ? Alors que son ambition secrète était d'aller de fêtes " people " en galas de mode, de lancements de produits en dîners avec les grandes figures du Gotha afin de devenir le roi de Paris, le journaliste se retrouve aux prises avec le pire des adversaires : un vengeur tapi dans l'ombre voulant le transformer en instrument d'une " renaissance mondaine débarrassée des parasites ". Mais dans cet univers de particules et de paillettes, de jet-set contrefaite et de gloires fugaces de la télé-réalité, qui cherche à le déstabiliser ? Qui veut lui ouvrir les yeux sur ce monde dissolu et factice où l'on médit et assassine une coupe de champagne à la main, de la coke dans le nez et du botox sur le visage ? Vif, percutant, écrit d'une pointe sèche, le premier roman de Stéphane Bern dénonce avec un humour réjouissant les impostures du " joli monde " aux trompeuses apparences : celles de la célébrité, de la naissance, de l'argent, de la culture, de la branchitude, de la charité, de la simplicité, de la fidélité... Et brosse le tableau sans artifice des rois du faux semblant. Un décryptage drôle mais cruel raconté par un moraliste d'aujourd'hui.