L'Ile aux sarcasmes
Il est des êtres si étranges et si effarés qu’il est impossible de les réduire à un portrait. Telle est l’amante. Son compagnon l’observe depuis des années sans espoir de jamais la comprendre. Elle a éveillé sa vie qui, jusqu’à leur rencontre, somnolait derrière des montagnes de livres. Ils n’ont pas de quotidien, juste des embrasements. Il n’est donc pas étonné par sa décision de fuir les agressions du monde en se réfugiant dans une maison isolée sur une île de l’Atlantique. Désormais elle vivra sans téléphone, ni radio, ni télévision, ni journaux. À l’abri des pollutions.
L’amante s’offre dès lors aux caprices du vent et de la pluie, elle éprouve la tentation d’avancer dans l’océan. Les visites de son compagnon sont comme des parenthèses de la solitude. Une tempête, en dévastant l’île, comblera leur goût du désordre. Ils reconnaîtront en elle l’insurrection de la beauté qu’ils attendaient depuis leur première étreinte.