Les nourritures terrestres suivi de Les nouvelles nourritures
Dans Les Nourritures terrestres (1897), contre le puritanisme chrétien et le repliement nationaliste, le jeune Gide lançait un cri d'amour envers la vie sous toutes ses formes joyeuses, joies des sens exaltés par l'attente du bonheur, joies de l'esprit ouvert à toutes les cultures. Il lui donna une forme inédite, entre prose et poésie, entre traité et récit. Son ouvrage ne ressemblait à rien de connu.
Les Nouvelles Nourritures (1935), à l'inverse, sont l'aboutissement d'une réflexion altruiste, sorte de nouvel évangile pour le monde de l'après-guerre de 14-18, où l'enthousiasme lyrique cohabite avec un engagement rationaliste et social.
Si le premier texte condense cinq années d'expériences nomades, le second retrace vingt ans d'évolution intellectuelle, centrées sur cette difficile question : comment faire pour que la joie conquise jadis en solitaire puisse être un jour partagée par tous ?