Le monde comme volonté et comme représentation
" Pour Schopenhauer tout est, rien ne devient ; même la mort est une sorte d'illusion, de non-événement... Précurseur, Schopenhauer l'est aussi de l'existentialisme et de son concept de " facticité " de l'existence... L'intervention de Schopenhauer dans le champ philosophique, tout comme celle de Spinoza, vise à essayer de faire de son lecteur, et de se rendre lui-même, un homme désabusé mais libre, libéré des illusions et des tourments qui les accompagnent. " (Clément Rosset, in Préface). " Une autre singularité de Schopenhauer est la clarté et la lisibilité de son écriture, qualité peu fréquente chez les philosophes " note C. Rosset. Mais comment et pourquoi un tel livre, " calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur " dont parle Mallarmé, a-t-il toujours procuré une certaine consolation auprès de ses lecteurs ? Son influence se retrouve chez la plupart des penseurs et intellectuels du XXe siècle qui considèrent Le monde... comme l'un des livres phare de la philosophie. Arthur Schopenhauer (1788-1860) est le " philosophe insolite par excellence " rappelle Clément Rosset dans sa préface. Sous la double influence de la philosophie kantienne et de celle du bouddhisme, grâce à l'orientaliste Friedrich Mater, Schopenhauer publie son grand œuvre dès 1818, dont par la suite, deux éditions augmentées furent éditées en 1844 et 1859. La notoriété ne lui vint que quelques années avant sa mort et il devint pour la postérité, le philosophe critique d'un monde absurde et celui d'une vision pessimiste de l'existence.