La dialectique de la durée
Cette étude ne peut guère perdre son obscurité que si nous en fixons tout de suite le but métaphysique : elle s'offre comme une propédeutique à une philosophie du repos. Mais, comme on le verra dès les premières pages, une philosophie du repos n'est pas une philosophie de tout repos. Un philosophe ne peut pas chercher tranquillement la quiétude. Il lui faut des preuves métaphysiques pour qu'il accepte le repos comme un droit de la pensée ; il lui faut des expériences multiples et de longues discussions pour qu'il admette le repos comme un des éléments du devenir. Le lecteur devra donc pardonner le caractère tendu d'un livre qui fait bon marché des conseils et des exemples familiers pour aller tout de suite à la conviction que le repos est inscrit au cœur de l'être, que nous devons le sentir au fond même de notre être, intimement mêlé au devenir imparti à notre être, au niveau même de la réalité temporelle sur laquelle s'appuient notre conscience et notre personne. Gaston Bachelard