La pensée et le mouvant (Edition critique)
La pensée et le mouvant est le dernier livre publié par Bergson, en 1934, à près de 75 ans ; et pourtant, il y exprime avec une surprise renouvelée, comme si elle venait de survenir, son intuition la plus originale (et cela, dès le titre même). Cest un livre qui est donc animé par une idée unique, une unité plus forte peut-être que jamais ; et pourtant, cest dabord un recueil dessais (le deuxième après Lénergie spirituelle de 1919), dont chacun (plus encore que dans le précédent) vaut comme une uvre décisive à part entière, dont certains (comme lIntroduction à la métaphysique) ont déjà marqué leur époque, et qui, enfin, ne sont pas reliés entre eux seulement par cette unité de principe, mais aussi par des tensions, non moins profondes. Ainsi Bergson resserre-t-il encore, plus que jamais, sa pensée ou son intuition, la prenant directement, pour la première fois, comme objet. Il restreint même, en apparence, la portée de ce recueil, en la limitant, dans lAvant-propos, à une réflexion, rétrospective, sur sa « méthode ». Mais cette ultime concentration est aussi, on le voit, un ultime élargissement.