Totem et tabou
L'établissement de concordances entre la névrose individuelle et les interdits religieux et sociaux préoccupait Freud depuis longtemps. L'idée d'un travail sur la psychologie des religions n'a pas encore abouti en 1911, mais dans une lettre à Jung du 12 février, Freud laisse entendre qu'une « assez vaste synthèse » est en gestation.
Le projet se précise suffisamment pour que, le 11 août, il écrive à Ferenczi : « Je suis tout entier Totem et tabou. »
Se référant à Totem et tabou en 1914 dans « Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique », Freud se demandait si ses conclusions résisteraient à la critique. Il finit par tenir ce livre pour l'un de ses plus importants. Il attachait une valeur particulière au quatrième essai, composé, disait-il, avec la même force de conviction que L'interprétation du rêve. Il déclara même à James Strachey qu'il considérait ce quatrième essai comme « son oeuvre la mieux écrite ».