APF 2015 - La conviction
À quelles conditions la psychanalyse ne sera-t-elle pas le pur produit d'une imagination débridée et illuminée ? Freud ne cesse de poser cette question tout au long de son oeuvre, soutenant le doute intérieur autant que le débat avec ses contradicteurs, fictifs ou réels. Car c'est bien de la valeur du doute que dépend la force de la conviction - Freud revenant sans cesse sur les modalités de son activité de pensée pour mettre à l'épreuve ce qui ne saurait s'achever sous la forme de certitudes.
Car l'objet de la psychanalyse est instable, tout comme son outil pratique. Bien plus que de certitude, il ne peut donc être question que de conviction, celle-ci impliquant la possible révision des paramètres théoriques, mais également la prise en compte des processus où les convictions puisent leur force de vérité et leur pouvoir de transformation.
Les successeurs de Freud ont ainsi reçu en héritage non seulement le nécessaire prolongement de la découverte mais également la poursuite du questionnement. Ce dont l'oeuvre de Jean Laplanche témoigne exemplairement, mais que l'article de Daniel Widlöcher, « Croire en l'inconscient » (ici republié à titre de document) illustre avec toute la précision de l'esprit critique.