Dostoïevski : Le meurtre et l'espérance
D'une part, le mal ; de l'autre, l'amour. Entre les deux, les intrigues de " Crime et châtiment " et des " Frères Karamazov " nouent des meurtres, ainsi que les procès ou les châtiments qui y font suite, au commandement d'aimer assez pour ne pas juger autrui. L'espérance vient sans doute répondre à la question du meurtre, et la question de l'adhésion au christianisme de Dostoïevski est si instante à l'intérieur de ces deux romans qu'elle en devient de façon souterraine le principe de structuration. Le romancier, trop averti qu'il était de la difficulté de faire entrer semblable message dans le langage du genre, et peut-être trop peu assuré qu'il en était, s'est autorisé du scandale de la violence et du meurtre pour désigner la voie d'une réconciliation qui les déborderait. Ainsi se présente l'oscillation qui parcourt ces deux romans entre éthique et mystique, d'une part, et connaissance du mal, de d'autre. D'où leur foisonnement. D'où leur unité.