Tarantino
Mêlant habilement données biographiques, analyses de films et mise en regard de la critique, Charyn bat en brèche tous les clichés sur le réalisateur californien déjanté, apôtre supposé de la violence gratuite et enfant de l'indigence culturelle contemporaine. A cette image ressassée d'un provocateur hypermédiatisé et gavé de kung-fu, l'auteur oppose celle d'un cinéphile autodidacte et hypersensible, un artiste profondément postmoderne, désormais vampirisé par sa propre notoriété. On se délecte à la lecture des passages détaillant la conception et la réalisation de Reservoir Dogs, de Kil ! Bill, de Jackie Brown et surtout de Pulp Fiction, et des analyses fines et passionnées de Charyn sur le rôle de ces oeuvres dans l'histoire du cinéma contemporain. On sourit avec lui des anecdotes de tournage et des premiers caprices de star de Quentin Tarantino. Et, par-dessus tout, on se laisse transporter par les talents de conteur de Jerome Charyn avant de refermer le livre, heureux et impatient de filer dans les salles obscures voir ou revoir un Tarantino.