Loin des forêts rouges
1991, la Russie postsoviétique part à la dérive. Dans la splendeur déchue de Pétersbourg, Claude Duneton découvre les ruines du communisme, qui fut l'idéal de sa jeunesse. Partageant la vie difficile des habitants, le narrateur replonge dans la magie des espérances évanouies. Une famille paysanne en Limousin, où les noms de Staline et de Thorez résonnaient comme ceux des héros antiques. Et où l'attente du Grand Soir permettait d'endurer l'injustice sociale, la mise en apprentissage précoce des enfants... Dans une langue savoureuse et précise, Duneton fait resurgir le monde des ateliers qu'il a trop tôt connus, " l'odeur des perceuses, de ce produit laiteux dont on barbouillait les forets, mélangé à la limaille ". Alors, la révolte semblait aller de soi... Entre le vieux rêve communiste français au parfum de terroir et les illusions perdues de la Russie d'aujourd'hui, ce récit se construit dans un va-et-vient tendre et douloureux. Dénonçant la grande imposture idéologique, Loin des forêts rouges est aussi une méditation sans amertume sur une génération de dupes, à l'Est comme à l'Ouest, qui ont gardé la force d'espérer.