Petite
Nouk veut que la vie soit simple, que la vie soit pure, que la vie soit parfaite. La vie n'est rien de tout cela. Dans sa vie à elle, par exemple, son père lui dit qu'elle a perdu sa confiance. Définitivement. A cause d'une histoire d'argent de poche détourné, pour jouer, pour voir. Nouk cesse de manger. Elle ment. Elle devient folle. Les gens, partout, dans la rue, à l'hôpital, disent des horreurs sur elle. Elle les entend. Elle ne les oublie pas. Les horreurs résonnent dans sa tête. Et puis, un autre jour, plus tard, une femme vient s'asseoir à côté d'elle sur une falaise et lui fait cette confidence, lui tend cette bouée de sauvetage : moi aussi j'ai été anorexique. J'ai guéri. Cette phrase-là, Nouk l'oublie.