Jean S.
Le 8 septembre 1979 à Paris, deux motards découvrent le corps de jean Seberg enroulé dans un plaid au fond d'une voiture. La jolie Patricia d'À bout de souffle est morte depuis dix jours. Vingt-cinq ans plus tard, Alain Absire, qui a connu l'actrice dans les dernières années de sa vie, écrit le roman tragique de l'égérie de la nouvelle vague, vedette de trente-huit films entre 1957 et 1979, partenaire de Jean-Paul Belmondo, Sean Connery et Clint Eastwood, amie des frères Kennedy et d'André Malraux. Tout commence par l'enfance d'une petite campagnarde qui rêve de gloire entre le drugstore paternel et les vastes plaines du Middle-West. Générosité à fleur de peau, goût précoce pour le théâtre, fascination pour Marlon Brando et Marilyn Monroe... Comment l'éducation luthérienne qu'elle a reçue l'aurait-elle préparée au mirage hollywoodien ? On connaît la légende : à dix-sept ans, jean est choisie parmi dix-huit mille candidates pour jouer le rôle de Jeanne d'Arc dans un film d'Otto Preminger. Mais on ignore que, dès lors, cette fulgurante notoriété s'accompagne d'une lente descente aux enfers. Au fil des années, ses amours chaotiques, ses quatre mariages, son engagement aux côtés des Black Panthers, la haine implacable du FBI, la mort sordide de sa petite fille métisse, sa lutte contre l'alcoolisme et l'abus des neuroleptiques, entament sa raison. Obsédée par la volonté d'être parfaite et bonne envers le monde entier, jean voit peu à peu son idéal s'effriter face à l'indifférence et au cynisme. Un séjour de trop en hôpital psychiatrique et une ultime liaison fatale achèvent de la détruire. Dans ce roman, aussi émouvant que lucide, entre intimité et image publique, Alain Absire met à nu la vérité d'une star déchue, morte à quarante ans dans des circonstances obscures, et restitue ce que fut vraiment l'une des figures emblématiques des années soixante.