Les frontières du jihad
Al-Qaida s'est implantée en Irak à la faveur de l'invasion américaine et ne pourra en être éradiquée sans le concours d'insurgés jusqu'à présent engagés dans le jihad. Le président irakien a d'ailleurs tendu la main aux groupes armés qui rejetteraient Al-Qaida, et son Premier ministre a proposé un « dialogue avec les rebelles ».
L'adversaire le plus déterminé d'Al-Qaida en Afghanistan était le commandant Massoud, un héros du jihad de libération antisoviétique. Son assassinat par les sicaires de Ben Laden fut perpétré à l'avant-veille du 11 Septembre et scellait la transformation de l'Afghanistan en premier émirat terroriste de l'histoire.
Depuis dix ans, Al-Qaida a cherché à occuper durablement un territoire d'où projeter sa subversion. Elle a nomadisé d'une terre à l'autre pour y vampiriser les combats nationaux et les absorber dans un jihad aussi offensif que global. Partout, elle s'est heurtée aux populations locales et aux tenants d'une lutte défensive.
Pour appréhender ce conflit crucial, Jean-Pierre Filiu nous replonge aux racines historiques de l'Islam et brosse pour nous la fresque des jihads de résistance anticoloniale. Il nous décrit l'émergence contemporaine du jihad à vocation globale et l'importation dévastatrice de ce dogme en Bosnie, en Tchétchénie et au Cachemire.
Al-Qaida a été étrillée en Arabie saoudite et a échoué, malgré Zarqaoui, à déstabiliser la Jordanie. Dès lors, c'est en Irak que l'organisation de Ben Laden, contestée au nom même du jihad, joue son avenir.
Comprendre les enjeux réels et les frontières de cette guerre des jihads, telle est l'ambition de ce livre nourri aux meilleures sources.