Dites-moi bonjour
Mon livre raconte une histoire qui, cet été, a jailli sur les touches de mon clavier comme si elle n'attendait que ce moment. Il y a beaucoup d'animaux dans ce conte philosophique, que j'ai voulu rempli du soleil de l'humour : des éléphants qui se plaignent d'avoir été trompés, des singes d'avoir été bananés, des lapins d'avoir été carottés... par le Nouvel ordre de la société dans laquelle ils vivent désormais.
Car auparavant, avec le narrateur, ils vivaient dans une forêt au contact des éléments de la nature, en toute solidarité avec les voisins, aussi pauvres les uns que les autres, et un jour la ville a tout dévoré, la forêt, ses tribus et leurs valeurs.
Un jour, alors qu'il est enfant, le narrateur fait un voyage dans l'espace temps où il rencontre sa bonne étoile, qui lui donne une lecture du monde : elle lui dit que, chemin faisant, l'homme rencontre toujours deux types de personnages sur sa route, les Pépites et les Pépins. Les premières sont celles qui vont éclairer son chemin, tandis que les pépins vont tenter de le faire trébucher... les pépins sont reconnaissables à une faiblesse : ils craignent les sourires des gens heureux !
Mais à peine, l'étoile a-t-elle donné au narrateur les clés du monde qu'elle le presse de retourner sur terre, les choses ont changé...
Accompagné d'un guide intellectuel qui vient de Marseille, un Savant de Marseille, le héros découvre dans son pays d'origine les affres de la nouvelle société que le savant appelle d'ailleurs la Satiété de Consommation ou XXL. Une pieuvre qui a tout dévoré sur son passage et qui a installé un ordre policier impitoyable et qui gave les citoyens pour les empêcher de penser. Hélas, à son retour, on lui annonce que son père est parti en mobylette au Paradis et que sa mère est en attente dans un hangar de dépôts de mourants. Il veut la voir. Et c'est au cours de cette marche initiatique vers la mère que des milliers de gens et d'animaux se joignent à lui et forment une marche spontanée dans la nouvelle ville en affrontant les policiers de l'identité nationale, qui jettent des oursins et des hérissons sous leur progression, et réclamant la restauration des valeurs de fraternité et de tolérance d'antan.
Ces policiers ont du reste collé un papillon sur le pare-brise de la coccinelle que conduit le savant de Marseille, pour... défaut de contrôle ethnique ! À l'issue du conte, le narrateur choisira de laisser les citoyens prendre en charge eux-mêmes leur destin... en réapprenant le sens du combat pour la liberté.