Franz Liszt et l'espérance du Bon Larron
Enfant prodige, star du piano, compositeur génial, galant homme et grand de son siècle… Franz Liszt eut tout de ce que le monde vante : dons, beauté, célébrité, fortune… D’avoir possédé tant de biens n’éteignit pas pourtant en lui l’aspiration religieuse qu’il éprouva bien au contraire toujours – malgré tout ce qui s’opposa dans le même temps à cette aspiration.
L’incompréhension n’a pas manqué à ce sujet, chacun s’étonnant de ce que ce musicien dont la vie ne fut pas un modèle d’édification ait décidé à cinquante ans passés de recevoir les ordres mineurs et de porter la soutane. Liszt lui-même ne cacha pas le décalage que sa foi religieuse entretenait avec son être extérieur, se plaçant à la fin de sa vie sous l’invocation du Bon Larron, que la contrition ouvrit à la miséricorde du Christ.
La foisonnante littérature que Liszt a suscitée a peu abordé ce drame intérieur du musicien, essentiel pourtant à l’approche de l’homme et de son œuvre. Alain Galliari s’attache donc à éclairer cet aspect fondamental et en fait un fil conducteur pour interpréter la cohérence d’une personnalité artistique qui a dominé son siècle et marqué durablement la postérité.