Je vis pas ma vie, je la rêve
J’entendais ma grand-mère chanter dans le jardin. Elle avait une voix délicieuse. Après le boulot, mon père se mettait au piano et nous accompagnait. Plus tard dans la soirée, avant d’éteindre la lumière, il nous racontait des histoires, à Paulo et à moi. Je m’endormais au son de l’harmonica de mon papa. C’est drôle... Pendant des années, j’ai joué un air de guitare à Izïa et chanté au pied de son lit pour l’aider à s’endormir.
Cinquante ans après son premier enregistrement ; quarante ans après la déflagration rock de BBH ; trente ans après son gigantesque spectacle de Bercy, Jacques Higelin se raconte. Et raconte ceux qui comptent pour lui. La naissance dans la guerre, la découverte du jazz puis du théâtre, le service militaire en Algérie, les spectacles expérimentaux avec Brigitte Fontaine, la vie en communauté, la drogue, la tornade du rock, les années dans la dèche, les grandes mises en scène, les peurs et les bonheurs, les voyages, les enfants... Un chemin de liberté folle et de découvertes permanentes, sur lequel on croise, entre autres, des cascadeurs, le guitariste Henri Crolla, Moustaki, Peter Brook, Jacques Canetti, un conteur de Marrakech, Trenet, Jacno ou Barbara.
Ce voyage, Jacques Higelin le fait aux côtés de la journaliste Valérie Lehoux, critique à Télérama et auteur d’une biographie de Barbara (Fayard). Leur récit musarde sans cesse entre passé et présent, reflet de la personnalité d’un homme qui se promène dans la vie sans se soucier du temps.